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« A Mlilya, j'ai pas trouvé les choses comme ils ont dit dehors. C'est pas facile comme ils disent dehors. C'est sûr, c'est plus facile par rapport au Maroc, mais c'est pas facile. Le risky pour monter sur les bateaux est peut-être plus facile à Mlilya, mais vivre là-bas.... non! Car, nous on passe pas, on nous vois. On est repérables. La vie est dure la-bas, c'est comme si on est des rats. Pour les gens, c'est comme si on est quelque chose de dégoutant... c'est des racistes. La façon dont ils te regardent, dont il te traitent. C'est pas une manière de traiter un humain, ça. Déjà t’as pas de droits là-bas. En théorie oui, bien-sûr, mais dans les faits, non. Comme mineur t'as le droit d’être protégé, à une place en foyer, tu devrais être pris en charge. Mais là-bas, c'est juste les pires des pires des gens, militaires et racistes. Y a que ça. Après, quand je suis arrivé, je connaissais rien, du coup il faut passer un certain temps pour comprendre. Tu vas apprendre comment faire le risky, il faut regarder les autres. Mais les autres Harrag ne te font pas confiance au début. C'est normal aussi, si tu fais pas comme ça... La vie la-bas te fait pas de cadeaux, pour que tu fasses confiance. Tu fais confiances que à des camarades que tu connais depuis longtemps, depuis avant. Sinon c'est mieux pas. Ma première fois à Mlilya, je suis resté un an. Et pendant ce temps, j'ai commencé une vie différente. » (Mohamed, Marseille 2018)



Photo: 2017. La personne interviewée n'est pas sur la photo.

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